Déclarations CGT au CSE-C extraordinaire du 5 novembre 2020

N’ayant rien de concret à vous communiquer sur les décisions de la direction IBM France concernant les annonces Européennes, nous vous présentons nos deux déclarations :

Déclaration de la CGT d’IBM France SAS

Réunion extraordinaire du CSE-C du 05 novembre 2020

Le CSE C est réuni ce jour avec le point suivant à l’ordre du jour : « Information sur la communication auprès du Comité Européen de « Workforce rebalancing actions » ».

Le 4 novembre à 18h, ce point n’avait fait l’objet d’aucune transmission de document.

Ce jour, 5 novembre à 9h30, la direction indique que durant le comité européen une annonce concernant la suppression d’emplois avait été faite et nous renvoi à un document de 24 pages et plus de 10000 mots, qu’il nous a été impossible d’étudier.

A ce titre, le représentant syndical CGT du CSEC, et la CGT IBM France, rappellent à la direction que :

  1. Cette annonce ne se substitue pas à un processus d’information/consultation de l’instance ;
  2. Le comité doit être informé et consulté sur les questions intéressant l’organisation, la gestion et la marche générale de l’entreprise et notamment sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs conformément à l’article L.2312-8 du code du travail ;
  3. Le comité doit être informé et consulté sur toutes les questions concernant les conditions de travail, la santé et la sécurité des salariés de l’entreprise. Le CSEC doit, à ce titre, être consulté, en cas de projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail conformément à l’article L.2315-94 du code du travail ;
  4. La procédure d’information/consultation du CSEC sur un projet important doit se faire dans le cadre d’au moins deux réunions distinctes : une réelle réunion d’information, puis une réunion de consultation de l’instance avec recueil de l’avis ;
  5. La mise en place du projet de réduction des effectifs, qui concerne 10000 salariés en Europe, d’après la presse, avec des modifications organisationnelles engendrant des changements des temps et/ou horaires de travail ne pourra être effective que lorsque le processus d’information-consultation du CSEC sera clos ;
  6. Le défaut de consultation du CSEC sur un projet important constitue un délit d’entrave à son bon fonctionnement. Ceci a déjà été souligné dans d’autres instances.

La CGT est intransigeante sur le respect du droit et va saisir l’inspection du travail sur les pratiques d’IBM.

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Déclaration n°2 des élus CGT du CSE-C d’IBM France SAS

La direction convoque ce jour les élus du CSEC, afin de présenter l’annonce concernant des suppressions d’emplois en Europe et à IBM France.

Il n’a pas échappé à la direction que la période actuelle marquée par des mesures sanitaires comme le confinement, rend les salariés vulnérables, et que cette réorganisation mondiale va inévitablement augmenter leur stress par des projets purement financiers dans lesquels les salariés sont perdants. Car, derrière le prétexte du Covid se cache en fait un changement de stratégie décidé dès sa nomination en avril 2020 par le nouveau PDG d’IBM Corp, M. Arvind Krisha, comme les représentants CGT l’avaient déjà souligné à l’occasion de la création de l’entité « Shared Services » et du rattachement de 150 salariés Français dans cette entité vouée aux suppressions d’emplois.

Afin d’augmenter au maximum le stress des salariés et réduire la capacité de résistance active, la direction ajoute des restrictions aux organisations syndicales en n’autorisant pas l’utilisation des courriels destinés à l’ensemble des salariés, alors que ceux-ci sont dans l’obligation de télétravailler sans être couverts encore à ce jour par un accord d’entreprise et une prise en charge de leurs frais professionnels.

De ce fait la direction tente de neutraliser l’activité syndicale car le salarié est privé des informations essentielles telles que les tracts. Par ailleurs, les représentants du personnel sont privés de nombreuses suggestions et informations de la part des salariés. Voilà comment la direction conçoit ou impose le dialogue social dans l’entreprise.

En d’autres termes la direction IBM profite de l’effet d’aubaine causé par la crise sanitaire pour imposer, plans sociaux et démantèlement de l’entreprise. Tout ceci en ayant éliminé tout contre-pouvoir.

Dans le même temps la direction veut faire croire aux salariés qu’il y a une vraie qualité de vie au travail et qu’il existe un véritable « dialogue social » dans cette entreprise alors que ce n’est pas le cas !

La direction profite donc du contexte sanitaire pour annoncer dans la presse un projet de scission et des « workforce rebalancing actions » avant même d’avoir convoqué un CSE-C Extraordinaire.

Mais juste avant cette annonce de scission IBM/GTS, Mme Béatrice Kosowsky a laissé sa place de responsable GTS-IS ce qui montre qu’elle avait connaissance du projet. De même, notre ancien PDG France, Nicolas Sekkaki, a quitté opportunément IBM quelques semaines avant l’annonce, tout en rejoignant l’un des plus gros clients actuels d’IBM France (qui a parlé de Règles dans les Affaires ?).

Les salariés, après de nombreux efforts pendant de nombreuses années, qui ont participé au succès d’IBM, sont maintenant remerciés d’une façon honteuse et avec mépris, poussés au départ, licenciés ou vendus.

La direction d’IBM n’a en fait comme seul objectif que de combler l’avidité des actionnaires et de ramasser au passage le maximum de subventions de l’état Français. Les salariés concernés par la scission GTS-IS ont déjà bien compris qu’ils sont les dindons de la farce et se sentent sacrifiés sur l’autel des profits à court terme, des marges toujours plus fortes, et de l’augmentation de la valeur boursière IBM. Et ce n’est pas la prétendue perspective de croissance de « NewCo », affichée par ceux qui précisément se débarrassent de cette entité, qui peut les rassurer.

La CGT ne peut pas imaginer que les projets de suppression drastique d’emplois et de scission de la compagnie IBM, à fort impact et mobilisant de gros moyens financiers, ne soient pas pris en compte lors de la consultation sur la stratégie.

De tels manquements dans les documents sur les orientations stratégiques de l’entreprise et de la GPEC, dans lesquels les budgets de formation sont totalement absents, reflètent bien l’esprit de la direction qui se limite à feindre de répondre aux obligations du code du travail sans intégrer toute la vraie stratégie de l’entreprise. Notamment, Il n’est pas fait mention du projet concernant les suppressions d’emploi, ni du projet de scission GTS-IS impactant environ 1100 salariés. Ces deux projets cibleraient entre ¼ et 50% des effectifs France selon diverses sources.

La CGT demande à la direction de reprogrammer immédiatement une information en vue de consultation sur les nouvelles orientations stratégiques de l’entreprise en intégrant tous les projets à fort impact ainsi qu’une revue de la GPEC accompagnée de budget en adéquation afin de faire une vraie gestion prévisionnelle des emplois. Le refus de la direction constituerait manifestement un trouble illicite accentué par un sentiment que les informations communiquées aux élus ne sont pas loyales.
Cette nouvelle consultation sur la vraie stratégie et la nouvelle GPEC doit être :

  • Accompagnée des expertises économiques prenant en compte les deux projets de suppression d’emploi et de scission,
  • Faite avant toute information en vue de consultation au niveau du CSEC et de chaque CSE Local pour déterminer l’impact de ces projets.

La CGT demande au secrétaire de la CSEC d’être intransigeant et de ne pas renoncer à défendre l’intérêt des salariés comme il l’a fait au premier semestre en refusant de mettre à l’ordre du jour du CSE-C une consultation sur la création de « Shared Services » en France.

D’autre part la CGT revendique le droit d’envoyer des tracts électroniques à tout le personnel.

En tout état de cause la CGT considère inadmissible que la direction d’IBM, en pleine pandémie mondiale, décide de suppressions d’emploi sans envisager d’autres alternatives. Pendant cette crise sanitaire grave, toute opération de ce genre devrait être suspendue !

La CGT ne peut que se positionner contre cette vague de suppressions d’emplois injustifiée au vu des bénéfices de la compagnie IBM et contre le projet de scission ouvrant la voie à d’autres destructions d’emplois, pour l’unique bénéfice à court terme des actionnaires et de quelques dirigeants, et à une très forte dégradation de travail des salariés promis à « NewCo » et de ceux qui ne seront pas délocalisés dans les autres entités.

La CGT considère que ces changements ne sont pas inéluctables et que c’est la mission des représentants du personnel de s’y opposer frontalement.

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Nous restons à vos coté et n’hésitez surtout pas à joindre directement vos élus CGT IBM France pour plus d’informations.

 

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