Toujours le même refrain…
Mais nous pouvons changer le tempo !
La direction vient d’ouvrir les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) sur les salaires. Forte probabilité que, comme ces dernières années, une grande majorité des salariés ne reçoivent rien, ou presque.
La politique « sociale » d’IBM repose sur deux objectifs : 1e. réduire les effectifs et 2e. contraindre le salaire du plus grand nombre. Au global, un « double effet Kiss Cool » qui a fait fondre la masse salariale d’année en année : baisse de 35 % en euros constants sur dix ans (quasiment un tiers !).
Pour Virginy Rometty, ça va plus que bien pour son salaire
Le salaire de notre PDG mondiale est passé de 8,1M$ en 2011 à 32,7M$ en 2016, soit une augmentation de 303 % (hors stock option et autres bonus) ! Sans doute pour la remercier d’avoir fait chuter les revenus d’IBM Corp, sur la même période, de 107Md$ à 80Md$ (-25%). Tout cela accompagné par un coûteux programme de rachat d’actions dont le seul objectif est de satisfaire l’avidité immédiate des actionnaires.
Pendant ce temps, les salariés IBM (de moins en moins nombreux) se serrent la ceinture.
Toujours le même mépris pour les salariés en dessous de la TGA (ou RAG)
Sur ce point, la direction est constante : pas de plan de rattrapage des salariés rémunérés sous le minimum garanti conventionnel. Un scandale qui étonne même le patronat français de la Métallurgie qui constate que c’est IBM qui fournit le plus gros contingent des salariés en dessous des minima UIMM.
Pas de Participation
Certains syndicats ont signé un accord de Participation dont l’objectif devrait être la redistribution d’une part des bénéfices à chaque salarié. Mais la direction n’a jamais communiqué la formule qui permet de déclencher (ou pas) la participation. De 1992 à 2017, IBM-France n’a versé de la Participation que 3 fois, et zéro depuis 2013. Pourtant l’entreprise a toujours été bénéficiaire !
Mais ce n’est pas le même traitement pour tout le monde : IBM-France a versé l’an passé 200 M€ de dividendes à sa maison mère (un holding installé aux Pays-Bas, pays à la douce fiscalité), soit 3 fois son bénéfice net de 2017 !
Plan salaire 2018
Manifestement, l’énorme majorité des salaires ne suit pas la même progression que les efforts de chacun pour faire d’IBM-France ce qu’elle est : une entreprise très rentable. Seule une petite partie se partage la richesse produite par les salariés.
Pour preuve, entre 2012 et 2016, les 10 plus hauts salaires ont augmenté de +20% (source : Bilan Social).
STOP à cette politique qui fabrique des perdants alors que les analystes montrent que la productivité des salariés n’a jamais été aussi haute. Soyons sérieux : exigeons notre dû !
Cette politique salariale appliquée depuis plusieurs années par IBM a un impact direct sur nos familles et ne permet plus de faire des projets. Elle touche particulièrement les jeunes qui l’ont bien compris et vont voir ailleurs.
Le CICE (Crédit Impôt et Compétitivité Emploi) – La trappe à bas salaires
En 4 ans, IBM-France a accumulé 9,6 M€ de crédit d’impôt CICE et, dans le même temps, mis en place une succession de plans de départ. La chasse aux subventions serait-elle le motif pour IBM pour maintenir des bas salaires, le CICE allégeant les cotisations sociales sur ces derniers ?
Et n’oublions pas les 77,7 M€ de crédit impôt recherche. On dit merci à qui ? Merci les contribuables.
La courbe du plan salaire IBM est une hypothèse haute (augmentation tous les ans) et même dans ce cas, la perte est de 3%. Que dire des salariés oubliés, mal notés… alors que :
- Les messages de félicitations pleuvent dans nos boites mail,
- Les dirigeants sont contents des perspectives de croissance,
- Les manageurs se félicitent de l’engagement de leurs salariés,
- Les vidéos de nos clients témoignent de la qualité de nos services,
- Des vidéos affichent la stratégie de l’entreprise soutenue par des plans de formations ambitieux… qui ne seront jamais mis en place.
Pour toutes ces raisons, les salariés doivent recevoir la reconnaissance de leur implication.
La désinvolture et le mépris d’IBM envers celles et ceux qui assurent ses bons résultats par leur travail quotidien doit cesser.
C’est à nous tous de nous mobiliser afin de changer ce refrain, devenu une vieille rengaine insupportable : « les actionnaires et les dirigeants d’abord ».
Seul le retour aux augmentations générales peut redistribuer de manière cohérente et équitable les richesses créées par tous.