Jeudi 19 juillet dernier, les salariés présents à Bois-Colombes ont reçu aux entrées du site et des restaurants d’entreprise un tract dénommé « La Baleine déchainée » (voir le fac-similé ci-dessous), venant d’une nouvelle «organisation » qui ne donne pas son nom. De nouvelles têtes parmi ces débutants de la diffusion de la main à la main d’un papier d’information ? Oui et non …
Surtout non, quand on reconnaissait avec stupeur le Président d’IBM-France Nicolas Sekkaki himself, le DRH Bruno Després, le directeur des relations sociales Olivier Laurens, renforcés par quelques autres super-galonnés… Ils distribuaient un tract un tantinet « folklo » de remerciement pour les résultats de notre entreprise, sur l’air de la victoire des Bleus à la coupe du monde de football.
Beaucoup de photos, un dessin approximatif, peu de texte et encore moins de chiffres.
Le ton était au positivisme pour fêter 4 trimestres consécutifs de croissance. Résultat appréciable certes, mais plutôt banal car la croissance est revenue partout en 2017, tant en Europe (+2,5 % du PIB) qu’en France (+2,2%).
Cette tranche de Com’ (réservée aux collègues du siège à Bois-Colombes) serait acceptable si…:
1°) si les principaux résultats économiques et financiers étaient régulièrement communiqués à l’ensemble des salariés. Ce qui n’est pas le cas ! La CGT IBM-France va donc pallier la carence de la direction générale, et vous communique l’essentiel. Informer, c’est manifester son estime !
PRINCIPAUX RÉSULTATS ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS
Le chiffre d’affaires 2017 total (2,2 milliards d’euros) se décompose en 46,3% pour les Services, 29,4% pour le Software, 11,2% pour le matériel, 7,0% pour le Hardware et 6,1% pour la Maintenance.
2°) si la totalité des salariés recevait un retour financier de ses efforts. Or ce n’est pas le cas ! Pas de versement de Participation, refus de la direction de signer un accord d’Intéressement, Plan Salaire minable, PVA/GDP ridicule, augmentation conséquente des cotisations Mutuelle pour les conjoint(e)s et enfant(s). Discrimination par l’âge sur les salaires, toujours en défaveur des salariés les plus âgés qui subissent la double peine : beaucoup moins de bénéficiaires, et taux d’augmentation plus faibles (2017) :
DISCRIMINATION SUR LES SALAIRES
3°) si on oubliait que ceux qui diffusaient leur tract potache comptent dans leurs rangs les dix cadres de direction aux plus hauts salaires : ils ont eu en moyenne de 2012 à 2016 plus de 20 % d’augmentation salariale (hors stock-options). La baleine devrait se méfier des requins !
4°) si on oubliait que le transfert en 2016 de Digital Sales de Boigny (Loiret) à Bois- Colombes a entraîné le licenciement de ceux qui ne pouvaient quitter la région orléanaise. Ni la «vente» brutale des 95 secrétaires et assistantes à Manpower, dans une filiale qui sera amenée à disparaître dans les 2/3 ans.
5°) et si on oubliait 32 années de suppression des augmentations générales et 26 années de « plans sociaux » (le 1er en 1992) qui ont conduit à la perte de 82% des effectifs sur la période. Plus de 4 salariés sur 5, un record dans les sociétés technologiques.
INTOX
Comment qualifier cette Com autrement qu’intox !
La tentative d’accaparement de la pratique syndicale du tract papier par le comité de direction et par les «execs» d’IBM-France n’est pas neutre. Les élections professionnelles auront lieu en fin d’année, avec le laminage du nombre d’élus et de leurs possibilités d’action du fait des ordonnances Macron. La direction cherche à marginaliser le syndicalisme, et si possible décrédibiliser le syndicat qui met le doigt là où ça fait mal et qui n’hésite pas à dévoiler les coups de vice cachés des politiques IBM du Personnel. La CGT, vous aurez deviné.
Tant que la CGT-IBM le pourra, elle vous informera, chiffres incontestables à l’appui. Profitez au mieux de ces informations, car si aux prochaines élections professionnelles notre OS (Organisation Syndicale) n’obtient pas un bon score, nous ne serons plus présents au CSEC (ex-CCE). Nous n’aurons alors plus accès aux informations économiques d’IBM-France, nous ne pourrons plus vous en faire bénéficier.
Laissons les baleines en paix, et agissons pour notre essentiel : le maintien de l’emploi, la garantie d’une carrière évolutive par la formation, la reconnaissance de nos qualifications, et l’augmentation de notre pouvoir d’achat.