Le 29/08/2018 nous avons reçu une Nième communication de la Direction qui portait sur « Résultats 2017 questionnaire d’évaluation du stress ». Et depuis cette date, la Direction n’arrête pas de nous relancer sur le sujet.
Vous remarquerez qu’il faut attendre fin août 2018 pour avoir les résultats de l’année 2017 !
Vous noterez aussi que ce « résultat » est stocké à l’extérieur d’IBM (chez la société BOX, un partenaire d’IBM) pour lequel le respect des règles de protection des données personnelles sont stupéfiantes : exemple « si vous n’êtes pas d’accord avec les modifications apportées aux présentes règles de confidentialité ..vous devez désactiver vos liens avec nous et cesser d’utiliser les services Box. Dès lors que vous continuez à utiliser … vous êtes réputé y avoir donné votre consentement. »
Nous, CGT, considérons sans aucune réserve la nécessité d’une enquête sur le stress, mais à condition qu’elle soit réalisée par un cabinet indépendant choisi par les représentants du personnel et respectueux de la protection des données personnelles (en l’occurrence des données très sensibles selon les critères du RGPD), et non par la direction qui se fait juge et parti pour son enquête alors qu’elle devrait se tenir en retrait pour rester intègre. Voilà pourquoi la CGT ne cautionne pas cette mascarade.
La CGT n’a pas signé l’accord de soi-disant « Qualité de Vie au Travail » et ne cautionnera pas le « plan de « propagation » du stress » (PPS) de la Direction que certains syndicats ont signé en échange de 50 heures annuelles de délégation par membre de leur commission paritaire de suivi… Nous ne pouvons pas être complice d’une politique de management anxiogène faisant abstraction de l’humain au nom du sacro-saint profit à court terme et qui masque une politique de démotivation (Plan salaire ridicule, pas de Participation, pas d’accord d’Intéressement, baisse de 13% du financement de la mutuelle par l’employeur, discrimination sur l’âge pour les augmentations de salaire, etc …) pour inciter les salariés à partir via l’accord GPEC.
Le stress est malheureusement une réalité largement répandu chez IBM.
En chiffres
La Direction n’a jamais voulu communiquer aux membres du CHSCT sur les absences liées à ce mal du siècle. Pourtant les chiffres sont affligeants ! Il suffit de voir le Bilan social du CEPB (que vous pouvez demander à la direction des relations sociales).
Grâce à ce document, nous pouvons voir l’évolution de l’absentéisme qui atteint 73 heures par salarié et par an (c’est la moyenne) en 2017, ce qui est énorme :
Rapport des médecins
Les médecins, dans leur rapport annuel, constatent encore que les risques psychosociaux sont les risques numéro 1 dans l’entreprise. Ils notent :
«Certains salariés qui ont fait carrière à IBM depuis de nombreuses années, pour lesquels leur travail était reconnu et apprécié jusqu’à présent, sont venus me consulter avec une symptomatologie de troubles du sommeil, trouble de la concentration, perte de confiance et d’estime d’eux-mêmes, anxiété, voire dépression ou panique etc…
Certaines personnes trouvent qu’en France, le niveau de pression est plus élevé que dans d’autres pays
Risques psychosociaux : C’est le risque N° 1 dans l’entreprise. Ces risques peuvent survenir sur n’importe quel salarié. Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de personnes immunisées contre le stress
La charge de travail s’alourdit d’année en année, du fait de la réduction des effectifs ; et le transfert d’activités à l’étranger n’est pas toujours synonyme d’aide…
nous avons tous reçu dans le service un grand nombre de salariés en «urgence», pour des problèmes de notation ou d’absence plus générale de reconnaissance, de management, de charge trop lourde de travail, de suppression de poste, de mise au « placard»…
Enfin, je dois faire remonter une plainte de plus en plus fréquente sur l’ensemble de la population : la solitude et l’isolement. Les journées de travail étant de plus en plus longues, les salariés continuant souvent le soir et le week-end, voir pendant les vacances, ils n’ont plus le temps ou l’envie de sortir et de se distraire. Leur vie sociale s’étiole. »
La Direction se borne à communiquer sur des dispositifs qui ont pour effet au mieux de mettre «un emplâtre sur une jambe de bois». Pourtant les causes de stress chez IBM sont connues !
A titre d’exemple l’indicateur TU (Taux d’Utilisation) utilisé par IBM pour évaluer les salariés.
Droit de retrait : L4131-1
Sachez que malgré les ordonnances Macron, vous pouvez toujours user de l’article L4131-1 qui prévoit que «Le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé … Il peut se retirer d’une telle situation.
L’employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection».