Alors qu’il est difficile de prédire l’avenir de Kyndryl au niveau mondial, nous pouvons en avoir une idée au niveau national.
Pour cela, il faut s’intéresser aux précédents transferts.
En 2004, l’équipe Lab Hardware France a été transférée à AMCC. Trois ans plus tard tous les salariés étaient touchés par des licenciements économiques concomitants à l’annulation du transfert par le juge puis réintégration du personnel.
En 2008, les salariés du NSD (Network Service Delivery) ont été transférés à ATT sur la base du volontariat grâce à la mobilisation du personnel, un PSE a eu lieu deux ans plus tard chez ATT.
En 2014, IBM Co a versé 1,5 milliard de dollars à GlobalFoundries (CA de plus de 4 M$ et 15 000 salariés) pour reprendre son activité conception et fabrication de semi-conducteurs.
A IBM France au début de 2015, le service Design Kits (conception du design de semi-conducteurs) composé de 15 salariés ont rejoint cette entreprise.
En avril 2021, GlobalFoundries France a été fermée et ses 10 derniers salariés ont été licenciés. Non pas que le marché global du semi-conducteur va mal, bien au contraire puisqu’il y a forte demande de tous les secteurs industriels mais GlobalFoundries a décidé de délocaliser ces postes en Inde et en Hongrie et de revoir son outil industriel pour devenir bénéficiaire plus vite, le fonds souverain saoudien, unique actionnaire, ayant perdu patience.
Le dernier en date était celui des 99 secrétaires de IBM France à MGSE (une filiale d’une filiale de ManPower) en 2017. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 38 actives dans cette société dont le contrat avec IBM France se termine en juin 2022.
Concernant les 34 millions d’euros versés par IBM France à ManPower pour ce transfert, on peut se poser des questions à quoi et à qui auront-ils servi ?
Alors, sans une CGT Kyndryl suffisamment forte et combative, que deviendront les futurs salariés de Kyndryl dans 1 ou 2 ans qui ne seront pas assez « jeunes » et qui ne seront jamais assez compétitifs pour leur future direction ?