Nous ne parlerons pas ici de la riche carrière de Jean-Paul Belmondo. Nous ne parlerons pas non plus de son immense talent. Nous parlerons juste d’un épisode de sa vie d’artiste dramatique, ignoré des médias qui lui rendent hommage : son engagement syndical. Car oui, de 1963 à 1966, les adhérent.e.s du SFA (pour Syndicat français des acteurs, à l’époque) choisirent Jean-Paul Belmondo pour présider le syndicat (le vice-président était alors un certain Michel Piccoli) ! C’est ainsi qu’il fit la couverture de « La vie ouvrière », l’ancêtre de la NVO – La Nouvelle Vie Ouvrière.
Voici ce qu’il disait du SFA et de la CGT Confédération Générale du Travail : « C’est un syndicat comme les autres. Je sais qygue vous allez penser aux vedettes, aux gros cachets… Nous sommes quoi, une dizaine peut-être ? N’en parlons pas, car là il ne s’agit plus à proprement parler de notre métier d’acteur. Nous sommes traités à ce niveau non pas comme des comédiens, mais comme des marques de pâte dentifrice. Ce n’est pas ça le spectacle. Le spectacle, ce sont les quelques vingt mille comédiens, acteurs de cinéma, de théâtre, de télé, qui travaillent quand on veut bien leur en donner l’occasion et dont beaucoup ont bien du mal à vivre de leur métier, ce métier qu’ils ont choisi et qu’ils aiment. Et ceux-là, je vous assure, ils ont besoin d’être syndiqués et de se battre pour la vie. J’ai des tas d’amis qui travaillent trois mois par an et moins parfois. Mais il faut manger pendant douze mois. Les sources d’emploi, voilà le problème. »
Cinq décennies plus tard, ses propos résonnent encore… Alors merci Monsieur Belmondo. Tout simplement merci.