COMMUNIQUE DE PRESSE
Covid-19 : IBM s’attaque aux congés payés de ses salariés
IBM-France s’est jetée avec gourmandise sur les ordonnances issues de la loi d’urgence « Covid-19 » et sur l‘accord national du 3 avril, dérogeant au droit du travail en vue de la reprise de l’activité après confinement.
Profitant de la pandémie pour réduire des droits fondamentaux, IBM va encore plus loin en imposant à chaque salarié de prendre 5 jours de « repos » avant la fin du mois d’avril, en y ajoutant pour les cadres (85% des effectifs) 5 jours de RTT avant fin juin. Cette injonction de prise de congés, totalement inique et abusive, n’est pas conforme à l’article 2 de l’ordonnance du 24 mars qui précise : « si l’intérêt de l’entreprise le justifie eu égard aux difficultés économiques liées à la propagation du Covid-19 ». Or à ce jour, IBM-France n’a fourni aucun document prouvant d’éventuelles difficultés économiques. La direction refuse toujours de fournir aux représentants du personnel une cartographie des secteurs qui seraient en baisse réelle d’activité.
S’adressant à ses salariés, IBM-France dramatise mensongèrement en leur écrivant sur le « contexte où s’ajoute à la crise sanitaire une crise économique majeure pour le groupe, touché de plein fouet par l’impact du Covid-19 ». Faux ! Le télétravail fonctionne largement dans l’entreprise depuis plusieurs semaines (malgré le refus d’assurer les salariés et de couvrir leurs frais à domicile). Sous le fallacieux prétexte de protéger la santé des salariés, IBM veut épuiser leur capital de congés payés et de RTT.
Cela accroit les efforts déjà consentis par les salariés, sans contrepartie pour l’actionnaire qui impose chaque année des PSE au groupe pour sabrer les effectifs. IBM-France : pas d’embauches de vitalité, des salariés sans visibilité sur leur l’avenir, pas de véritable plan de formation, une politique salariale au rabais … Les salariés sont victimes de la spirale destructrice depuis qu’IBM a perdu sa maitrise du marché informatique, subissant maintenant la marche forcée des nouveaux acteurs dominants que sont les GAFAM.
En dépit de la crise du Covid-19, la Compagnie IBM-France fonctionne bien, et elle s’appuie sur une trésorerie abondante (plus de 900 M€, soit 4 mois de chiffre d’affaires), et sur des réserves substantielles malgré une ponction de 820 M€ en un an par la maison-mère (holding IIG au Pays-Bas). La communication cynique de la direction générale à l’adresse de tous les salariés IBM a suscité indignation et colère. Ce n’est pas ainsi que doit se comporter une grande entreprise dans la période actuelle, ce n’est pas ainsi que les salariés d’IBM France resteront motivés pour produire des richesses de moins en moins partagées avec eux.
L’Accord d’Entreprise signé par les autres Organisations Syndicales
Accord Entreprise IBM France Crise sanitaire Covid19 signé – 21 04 2020